Chaque année, les cotisations mutualistes augmentent. Pourquoi ?
Parce que les mutuelles, comme Mutami, doivent faire face à des charges croissantes, souvent issues de choix politiques qui pénalisent les mutuelles et leurs adhérents. Consciente des efforts financiers que ces hausses exigent de vous, Mutami mesure pleinement leur impact sur vous. Nous savons combien ces augmentations pèsent sur votre pouvoir d’achat et combien elles peuvent exacerber les inégalités d’accès aux soins.
Aujourd’hui, la société est confrontée à un risque réel : celui d’une santé à deux vitesses, où seuls les plus aisés peuvent accéder à des soins de qualité, tandis que d’autres doivent renoncer à consulter un médecin ou à se soigner faute de moyens ou de professionnels de santé disponibles.
Il est temps de poser les vraies questions : jusqu’où l’État laissera-t-il les mutuelles et leurs adhérents compenser son désengagement ?
Les défis économiques et sanitaires
Certes, l’augmentation des coûts de la santé repose en partie sur des réalités incontournables :
• Les progrès médicaux et les nouveaux traitements engendrent des coûts importants. Par exemple, certains traitements innovants en oncologie peuvent coûter entre 3000 et 7000 € par mois et par personne (source : Ligue contre le cancer)
• Parallèlement, nous observons un accroissement des maladies chroniques du fait même du vieillissement de la population et des progrès médicaux.
• L’inflation, le manque criant de professionnels de santé mais aussi les négociations avec les conventions médicales accentuent la pression sur leurs tarifs : à titre d’exemple, depuis décembre 2024, la consultation chez un médecin généraliste de secteur 1 est passée de 26,50 € à 30 € suite à l’accord signé entre l’Assurance Maladie et les médecins libéraux.
Ces facteurs reflètent les évolutions de notre société et de nos besoins en santé. Pourtant, ce ne sont pas les seuls facteurs à expliquer les hausses systématiques des cotisations qui sont de plus en plus importantes.
Le désengagement de l’État
Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs ont engagé une politique de baisse de la prise en charge des dépenses de santé pour les régimes obligatoires en les transférant vers les mutuelles et les assurés sociaux.
Ce désengagement est le résultat de choix politiques. Le projet de budget de la Sécurité sociale discuté en 2024 prévoyait encore des coupes drastiques : baisse de la prise en charge des indemnités journalières, réduction des taux de remboursement des consultations et des médicaments. Pascale Vatel, administratrice de la Fédération des mutuelles de France, alertait alors :
« Les coupes sont d’une ampleur inédite, alors que le droit à la santé et l’accès aux soins sont déjà dans une situation alarmante : renoncements aux soins, déserts médicaux, hôpital public asphyxié, perte d’autonomie non financée… En imposant des coupes de plusieurs milliards pour l’Assurance Maladie et pour les retraites, le gouvernement fait le choix d’aggraver la situation. » (Source : Viva)
Bien que le budget prévu pour 2025 ne soit plus d’actualité en raison de la censure du gouvernement Barnier, un nouveau PLFSS aux orientations similaires pourrait réapparaître prochainement, prolongeant ainsi l’incertitude qui pèse sur le système de santé. Le nouveau gouvernement pourrait réintroduire ces mesures, ajoutant une couche supplémentaire de complexité pour les complémentaires santé et leurs adhérents.
À cela s’ajoutent les taxes imposées aux mutuelles, qui atteignent 21 % des cotisations hors taxes, soit l’équivalent de deux mois de cotisations par an et par adhérent. Les supprimer reviendrait à baisser directement les cotisations car ces taxes sont injustes et comme le rappellent la Fédération des mutuelles de France : « la santé n’est pas une marchandise ».
Le ticket modérateur sur certains soins est passé de 30 % à 40 %, augmentant les frais à couvrir. De plus, des dispositifs tels que le RAC 0 ou Mon soutien Psy, bien qu’essentiels, sont sous-financés, obligeant les mutuelles à combler le manque. Par exemple, dans les domaines de l’optique et de l’audiologie, le financement des équipements RAC 0 repose en grande partie sur les mutuelles. Ce transfert de charges engendre une pression considérable sur les tarifs appliqués et, par conséquent, sur les cotisations des adhérents.
Dans ce contexte, les mutuelles comme Mutami doivent jongler entre garantir la pérennité de leurs services, défendre les droits des adhérents et s’adapter à des décisions politiques imposées sans concertation.
Pourquoi les cotisations augmentent-elles toujours plus ?
Une mutuelle repose sur le principe de solidarité entre les adhérents et ne doit rendre de comptes à aucun actionnaire. C’est un organisme à but non lucratif, qui ne poursuit aucun objectif de profit. Chaque euro collecté par vos cotisations est intégralement réinvesti au bénéfice de l’adhérent pour couvrir les frais de santé. Mais face aux transferts de charges incessants de l’État, les mutuelles doivent ajuster leurs cotisations pour garantir leur pérennité.
Ne pas avoir de mutuelle, c’est subir les coûts de santé de plein fouet. En l’absence de couverture complémentaire, les dépenses de santé, qu’il s’agisse de consultations, de soins ou d’hospitalisations, doivent être entièrement supportées par les patients, ce qui peut entraîner des renoncements aux soins. La mutuelle joue donc un rôle clé : elle est le dernier rempart pour garantir un accès à la santé pour tous.
Chez Mutami, chaque augmentation est calculée de manière mesurée et juste, en tenant compte des réalités économiques de nos adhérents. Ce choix difficile est cependant indispensable pour préserver un système de santé solidaire et garantir à chacun un accès équitable aux soins dans un contexte où l’État se désengage toujours plus de sa mission de protection sociale.
Qu’en est-il des frais de gestion des mutuelles ?
Les frais de gestion sont intégralement dédiés à l’ensemble des services aux adhérents.
Ils participent au financement des actions mises en place par les mutuelles : ateliers de prévention, campagnes de sensibilisation, accompagnement pour l’accès aux droits et aux outils numériques en santé…Ainsi, ces frais, souvent critiqués à tort, garantissent un fonctionnement transparent et efficace des mutuelles, tout en renforçant la mission de solidarité portée par le modèle mutualiste.
Les mutuelles, actrices de la santé publique
Chez Mutami, comme dans de nombreuses mutuelles, notre rôle ne se limite pas simplement au remboursement des soins de santé. Face à la hausse des coûts de la santé, à l’augmentation des déserts médicaux et aux défis croissants en matière de protection sociale, il est plus que nécessaire de renforcer notre système mutualiste, profondément solidaire.
Ainsi, la prévention est au cœur de notre mission. Chaque campagne de dépistage, chaque atelier de sensibilisation vise à limiter les maladies évitables et à encourager des comportements de santé durables. En investissant dans la prévention, nous cherchons à réduire les coûts de santé tout en améliorant la qualité de vie de nos adhérents.
Un modèle de santé solidaire à défendre
La hausse des cotisations est la conséquence directe d’un désengagement politique. L’État impose des taxes insoutenables aux mutuelles tout en se retirant de ses responsabilités. « Pour 2025, il serait temps que la santé devienne réellement une grande cause nationale » déclare Sophie Elorri.
Avec la Fédération des Mutuelles de France, nous appelons nos adhérents et tous les citoyens à défendre un modèle de santé solidaire et équitable, loin des logiques purement commerciales en signant la pétition Stop à la casse de la Sécu en ligne ou en agences. Car derrière chaque cotisation, il y a une promesse : garantir à chacun l’accès aux soins pour aujourd’hui et pour demain.